TABLE RONDE | CRÉER POUR RÉSISTER – RÉSISTER POUR CRÉER

La créativité représente notre capacité à être vivants, à espérer, à prendre le temps, le temps du rêve, puis de sa concrétisation. Cette valeur est une constante dans l’œuvre des cinéastes africains, d ́hier à aujourd’hui.
Sembène Ousmane, à travers son film Ceddo, pose la question de l'usur- pation du pouvoir, une préfiguration des actuels coups d’État et des religions révélées complices (in)directes de l'aliénation de l'homme africain. La question de la liberté de partir ou de rester pour résister, s ́impose mieux dans Touki-Bouki, de Djibril Diop Mambéty qui illustre le désir d'évasion, mais aussi la peur du changement, et finalement le mouvement dans l'immobilité et le rêve éveillé.
Ces créateurs et créatrices utilisent le cinéma comme par nécessité de changer une situation parce que la créativité est un merveilleux moyen de contourner un espace de souffrance. Ils et elles adaptent leur création au contexte et incarnent un projet ou une attitude de résistance. Les valeurs d’éducateurs sont entrées dans nos actions et dans nos lieux d’accueil en résistant aux normes, à la conformité, à la stéréotypie, à la rationalité.
Que peut l’art cinématographique contre les maux qui minent le continent? Que peut-il contre l'émigration, la mauvaise gouvernance des Etats, la corruption? Des créateurs et des créatrices pour une nouvelle Afrique?